– Lettres du botaniste Alfred Moquin-Tandon à son collègue Auguste de Saint-Hilaire –
Réédition d’une correspondance publiée en 1893 et de l’hommage rendu après sa mort.
Christian Horace Bénédict Alfred Moquin-Tandon (1804-1863) est médecin, docteur es sciences, zoologue, spécialiste de la langue romane, mais il est surtout botaniste. Il fut membre de l’Académie des sciences, co-fondateur de la Société botanique de France, directeur du Jardin des plantes de Toulouse avant d’être directeur de celui de Paris.
Sa correspondance avec celui qui fut son professeur, Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853), est intéressante à plus d’un titre :
– Moquin-Tandon nous décrit les préoccupations d’un botaniste du milieu du XIXe. Il reçoit des échantillons botaniques du monde entier et œuvre à la classification des végétaux en faisant, par l’observation, un tri raisonné dans les divagations de ses collègues explorateurs ; il propose des critères et des lois qui préparent inexorablement l’avènement de la théorie de l’évolution ;
– ses nombreuses tentatives pour entrer à l’Académie des sciences échouent systématiquement. Il est victime de la mauvaise foi de ses pairs et de passe-droits, lui qui souhaite triompher par ses seuls mérites. Ces péripéties jubilatoires sont dignes des meilleurs romans de Balzac ;
– par des petits détails, cette correspondance nous dépeint un monde disparu, une époque où les diligences se renversent, la phtisie guette, les détrousseurs sévissent et les idées révolutionnaires secouent l’Europe.
Cette réédition inclut une introduction de Laurent Frontère ainsi que diverses notices biographiques.
La biographie qui suit est, pour une large part, empruntée à Wikipedia.
Alfred Moquin-Tandon
Christian Horace Bénédict Alfred Moquin-Tandon, né à Montpellier le 7 mai 1804 et mort à Paris le 15 avril 1863, est un botaniste, médecin et écrivain français.
Il commence à travailler comme simple copiste et caissier dans la maison de commerce de ses parents, Moquin-Tandon et Cie. Après des études de lettres, il étudie notamment auprès des botanistes Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853) et Michel Félix Dunal (1789-1856) et obtient son titre de docteur ès sciences le 9 décembre 1826, puis de docteur en médecine le 18 août 1828. Il est professeur de zoologie à l’Athénée de Marseille de 1829 à 1830, puis professeur d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Toulouse de 1833 à 1838, puis professeur de botanique dans cette même faculté de 1838 à 1852 (il était directeur du Jardin botanique depuis 1834).
En septembre 1834, il fait un voyage de quelques semaines à Paris. Outre les deux personnalités qu’il était venu consulter, le chimiste Louis Jacques Thénard et le ministre François Guizot, il rencontre un grand nombre de scientifiques : Geoffroy Saint-Hilaire, Serres, Flourens, Augustin Pyrame de Candolle, Ampère, Cousin, Adolphe Brongniart. Il tire un récit de ce court séjour où ses remarques ne sont pas toutes élogieuses : « J’ai remarqué que beaucoup de ces messieurs étaient fort au-dessous de leur réputation. L’usurpation du génie est assez commune à Paris. ».
Il est élu mainteneur de l’Académie des Jeux floraux en 1844. Il fait un voyage en Corse en 1850, où il rencontre Jean-Henri Fabre. Outre ses travaux en botanique, on lui doit des recherches sur les mollusques et les hirudinées (sangsues).
Moquin-Tandon utilise plusieurs pseudonymes, notamment pour réaliser des supercheries littéraires parmi lesquelles Carya magalonensis. En fait, il faut bien avouer que nous n’avons identifié que ce seul canular, l’auteur ayant par ailleurs écrit sous le pseudonyme d’Alfred Frédol des œuvres notables comme Le Monde de la mer, ouvrage sérieux paru à titre posthume en 1865.
Augustin Pyrame de Candolle a fait de lui ce portrait :
« C’est un homme actif, laborieux et qui a le travail facile. Il venait étudier les Chénopodées et familles voisines et a depuis publié sur cette famille une excellente monographie. Il a toute la vivacité languedocienne et nous amusa beaucoup en nous lisant un petit ouvrage de sa composition dans la langue des troubadours supposé trouvé à Maguelonne et assez bien fait dans le genre pour avoir pu tromper M. Rainouard. »
Les dix dernières années de sa vie voient reconnaître ses mérites. En 1853, il abandonne ses fonctions toulousaines pour aller occuper la chaire d’histoire naturelle médicale à la faculté de médecine de Paris. En 1854, après de multiples tentatives, il est enfin élu à l’Académie des sciences, au fauteuil d’Auguste de Saint-Hilaire, son ami et soutien indéfectible. Membre fondateur de la Société botanique de France qu’il préside en 1857, il est aussi directeur du Jardin des plantes.
C’est à Paris qu’il meurt brutalement en avril 1863.
Publications principales :
– Mémoires sur l´oologie, ou sur les œufs des animaux (Paris, 1824) ;
– Essai sur les dédoublements ou multiplications d´organes dans les végétaux (1826) ;
– Monographie de la famille des Hirudinées (1827) ;
– Histoire naturelle des îles Canaries, avec Philip Barker Webb et Sabin Berthelot, (1836-1844) ;
– Chenopodearum monographica enumeratio (1840) ;
– Las Flors del gay saber, ouvrage collectif dont il dirige la publication. (1841) ;
– Éléments de tératologie végétale, ou Histoire abrégée des anomalies de l´organisation dans les végétaux (1841). L´ouvrage est traduit en allemand ;
– Histoire naturelle des mollusques terrestres et fluviatiles de France (trois volumes, 1855) ;
– Éléments de zoologie médicale, contenant la description des animaux utiles à la médecine et des espèces nuisibles à l´homme, venimeuses ou parasites (1860) ;
– Éléments de botanique médicale, contenant la description des végétaux utiles à la médecine et des espèces nuisibles à l´homme (1861, réédité en 1866) ;
– Le Monde de la mer, sous le pseudonyme Alfred Frédol (1863, réédité en 1865, 1866 et 1881) ;
– Un naturaliste à Paris, réédité en 1999 par Sciences en situation.
La biographie qui suit est, pour une large part, empruntée à Wikipedia.
Auguste de Saint-Hilaire
Augustin François César Prouvensal de Saint-Hilaire, dit Auguste de Saint-Hilaire, est un botaniste et explorateur français, né le 4 octobre 1779 à Orléans et mort d´apoplexie, le 30 septembre 1853, dans sa propriété de La Turpinière, à Sennely (Loiret). Il est l’auteur d´une œuvre scientifique importante.
Fils d´un officier d´artillerie, appartenant à la noblesse du bailliage d´Orléans, il ne se maria pas et n´eut pas de descendance.
Il passe quelques années en Hollande et en Allemagne puis, une fois revenu en France, choisit d´étudier la botanique. Peut-être, connaissant bien l´allemand, est-il influencé par ses lectures de Goethe dont les idées sur la morphologie et la métamorphose des plantes l´intéressent particulièrement.
Il commence à faire paraître très jeune des mémoires sur la botanique. De 1816 à 1822, il voyage en Amérique du Sud ; il accomplit un périple de plus de 9 000 km le menant du nord-est du Brésil au Rio de la Plata en Argentine en passant par le Paraguay et l´Uruguay. Ce voyage d´exploration lui permet de collecter et d´étudier quelques 2005 espèces d´oiseaux, 16 000 insectes, 129 quadrupèdes, 35 reptiles, des poissons, des minéraux et 7 608 plantes. Ces collectes lui donnent matière à de nombreuses publications. Son herbier est conservé au Muséum national d´histoire naturelle, et incorporé aux collections générales.
C´est à lui que les Sud-Américains doivent l´exploitation à grande échelle du maté, leur boisson préférée.
Il est élu correspondant de l´Académie des sciences le 27 décembre 1819 puis membre le 8 mars 1830 en remplacement de Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829). Il est président de l´Académie en 1835.