Fébus, le Lion des Pyrénées

8,00

Laurent Frontère
Editions Bretzel
32 pages
30 x 20 cm
8 euros
ISBN 978-2-9530405-9-3

UGS : 978-2-9530405-9-3 Catégories : , , ,

Description

Une petite biographie tendancieuse et désinvolte,
mais clairement indispensable

  Gaston Fébus (1331-1391), comte de Foix et de Béarn, a largement contribué à sa propre légende.
Chevalier flamboyant, fin stratège, très adroit diplomate, créateur d’un Etat pyrénéen aussi prospère qu’éphémère, il eut aussi sa part d’ombre.

  Cette courte biographie fantaisiste, imprégnée de l’esprit des Monty Python et de Kaamelott, est destinée au public le plus large.

  Mais ne vous y trompez pas : si le ton de cet ouvrage est parfois dé licieusement décalé, la description des événements historiques et de la psychologie du personnage qu’il rapporte s’efforce de coller au plus près avec l’état actuel de nos connaissances.

  Dans une pagination réduite, ce livre met davantage l’accent sur certains points que d’aucuns considèreront comme anecdotiques, mais qui n’en sont pas moins riches de sens, en glissant sur la description du contexte complexe de la guerre de Cent ans, avec les dynasties des familles régnantes et le jeu des alliances changeantes.

  Ainsi, le lecteur y découvrira peut-être : un Fébus chevalier grand seigneur, mais aussi richissime roi des grippe-sous venant déstabiliser, par les prêts qu’il accorde sous condition de non-agression, un systême féodal que l’on croyait inébranlable, ; un fin lettré soucieux de justice mais aussi violent et colérique, animé d’une passion délirante pour la chasse – il aurait possédé 1600 chiens de chasse -, concluant des alliances avec les « grandes compagnies » – des mercenaires sans solde vivant de rapines – au détriment des seigneuries voisines, mais à l’avantage de la prospérité de son peuple.

  Fauché par la male mort, bien des mystères demeurent sur son compte : les circonstances de la mort violente de son seul fils légitime, une sexualité sans doute problématique, les clauses secrètes d’un ahurissant traité conclu avec le roi de France….

– Illustrations –

  Les 32 pages de l’ouvrage alternent 16 pages de texte avec lettrine et frise avec 16 pages de riches enluminures. En fait de « riches enluminures », il s’agit d’odieux collages et rafistolages d’enluminures d’époque issues en particulier du Livre de chasse de Gaston Fébus – et plus particulièrement du manuscrit 616 de la BNF -, du Tacuinum sanitatis, des chroniques de Froissart et de celles de Du Guesclin par Cuvelier, d’O livro do Armeiro mor et de quelques autres ouvrages. Ces enluminures présentent des philactères nous livrant des commentaires prétendument humoristiques des différents protagonistes, qu’il s’agisse de Fébus himself, d’autres têtes couronnées ou de vulgaires manants.

 

LettrinesFebus

 

Voici, ci-dessus, quelques lettrines. Noter le E représentant les trois ordres, en bas à droite, et le A accentué, au centre, une incongruité !

 

– Je me suis pris une amende pour excès de vénalité !
– 60 florins ! Décidément, l’homicide est devenu hors de prix !
– Comme je suis bon et clément !

Ci-dessus, Fébus rendant la justice (page 15). Où il est mis l’accent sur son côté grippe-sou… Toutes les occasions sont bonnes pour condamner les justiciables à des amendes. Mais c’est tout de même mieux que la peine de mort, jamais appliquée, dit-on, sous son règne…

 

– Goûtez-moi cette poularde, Froissart, pendant que mes musiciens nous jouent un rondeau de Machaut !
– Miam miam ! Excellent, Sire, j’en parlerai dans mes chroniques!
– Y’a pas à dire ! Ce Guillaume de Machaut, quelle modernité !
– Ces tierces, quelle dissonance atroce ! Moi, je ne m’y fais pas !

Ci-dessus, la cour fastueuse de Fébus (page 21). Celui-ci reçoit grandement le chroniqueur Froissart dans une véritable opération de communication. Cette cour mettait à l’honneur la musique et les troubadours, mais aussi la littérature. Fébus, fin lettré, avait une riche bibliothèque. Il ne dédaignait pas non plus les sciences. Mais, avant tout, c’était un passionné absolu de chasse.

– Incipit –

CY COMMENCE le prologue du livre Fébus, le Lion des Pyrénées qu’écrivict Laurent Frontère, manant de Montestrucq, simple vanité et ombre mortelle, ce en quoi il a grande honte car c’est vilain hommage qu’il rend là à un si illustre et si respectable seigneur.

LE 30 AVRIL 1331 naquit Gaston II de Foix-Béarn qui allait devenir le plus célèbre des seigneurs pyrénéens du Moyen Âge. Fébus était le surnom qu’il se bricola lui-même à vingt-cinq ans passés, au prétexte qu’il avait belle prestance, des yeux verts, un air riant, la chevelure blonde, allant partout nu-tête, cheveux au vent, et qu’il s’estimait pouvoir être comparé à Phœbus, épithète d’Apollon, le dieu grec. Il est vrai que la modestie n’était pas sa qualité première ! Il disait en effet de lui-même : « Chez les Sarrasins, les Juifs, les Chrétiens d’Espagne, de France, d’Angleterre, d’Allemagne et de Lombardie, en deçà et au-delà des mers, mon nom est connu. »
D’ailleurs, cette tignasse blonde, il la devait sans doute à un usage immodéré de laque à cheveux et d’eau oxygénée. Que les dégarnis titillés par la jalousie se calment : certains iconoclastes affirment que, passé la cinquantaine, Fébus était chauve comme un brochet…