Ouakaris chauves dans le crachin

15,00

Laurent Frontère
240 pages dont un cahier couleur de 16 pages,
14 illustrations de l’auteur,
15 euros,
ISBN 978-2-9530405-1-7

Lennie Connery-Chatterton
Lennie Connery-Chatterton en son jeune temps

  Lennie Connery-Chatterton (1926-2008) nous raconte ici sa vie, au travers de confidences recueillies pieusement par Laurent Frontère.

  Cette Anglaise est née dans le Sussex. Les Chatterton sont des baronets et y habitent une splendide propriété. Les Connery, la branche maternelle d’origine écossaise, connaissent des revers de fortune. Mais Lennie va bientôt rejoindre son père, major de l’armée des Indes, du côté de Lahore, région agitée par des velléités d’indépendance. Cette enfance radieuse va bientôt connaître ses drames.

  Nous retrouverons bientôt Lennie, infirmière lors de la “dernière guerre”, puis assistante d’un vétérinaire. L’intérêt qu’elle porte aux primates la conduira bientôt au Tanganyika, puis au Venezuela, sur les pas de Alexandre von Humboldt, à la recherche d’un grand singe méconnu : le ouakari chauve géant des montagnes. Ce sera l’occasion pour le lecteur de rejoindre les sources de l’Orénoque et l’impénétrable Sierra Parima, avec ses tepuys, hauts plateaux coupés du reste du monde par des falaises vertigineuses.

Lennie et les ouakaris
Lennie et les ouakaris

  Dès lors, à l’image d’une Dian Fossey ou d’une Jane Goodall, la vie de Lennie sera dédiée à ce singe, notre lointain cousin. Pas complètement, puisque Lennie ne néglige rien de ses compagnons masculins.

  Malheureusement pour elle, le ouakari chauve n’est pas du tout photogénique. Et en plus, il est complètement stupide. C’est pourquoi, notre Lennie n’a pas connu la renommée de ses consœurs qui lui devraient pourtant beaucoup. La notoriété tient décidément à peu de choses.

  Peut-être aussi à un tempérament un rien excessif : Lennie peut être jalouse, colérique, violente… et au final, parfaitement humaine.

Lennie dans la Sierra Parima
Lennie dans la Sierra Parima

  Cette biographie imaginaire est ainsi l’autopsie d’un ratage. Elle regarde avec bienveillance nos propres faiblesses, qui ont quelques chances d’être moindres que celles de l’excessive Lennie. De quoi se réconcilier avec sa propre médiocrité.

Description

  Les éditions Bretzel vous présentent le second roman de Laurent Frontère. Ouakaris chauves dans le crachin est une biographie imaginaire et fantaisiste qui incarne, au travers de pseudo-confessions, le personnage de Lennie Connery-Chatterton.

  Cette dame anglaise n’a pas eu de chance. Son singe à elle, le ouakari chauve géant des montagnes n’est pas photogénique. Et en plus, il est complètement stupide.

  Ses consœurs, elles, sont célèbres aujourd’hui : Jane Goodall et ses chimpanzés, Dian Fossey et ses gorilles ou Birute Galdikas-Brindamour et ses orangs-outans. Mais ne lui auraient-elles pas tout piqué ?

  Orpheline de père, Lennie Connery-Chatterton avait déjà toutes les raisons de vouloir prendre sa revanche sur l’existence. Elle a un sacré caractère et ce que certains appellent du tempérament… De là à commettre l’irréparable ou être capable de malhonnêteté !

  Cette biographie vise à rétablir la Justice et la Vérité. Même si ce personnage n’a jamais existé que dans l’imagination de son auteur.

  Au travers de ce portrait attachant, l’auteur fait un éloge réconfortant des faiblesses humaines. Et le lecteur pourra s’interroger sur cette question fondamentale : Qu’est-ce qui suscite autant d’intérêt chez les anglo-saxonnes pour les grands singes en péril ?

Lennie Connery-Chatterton sur les berges de l’Orenoque

  Ce roman mêle des personnages de fiction et d’autres qui existent ou ont existé dans des circonstances imaginaires.

  Lennie Connery-Chatterton (1926-2008) est évidemment le personnage central du roman et c’est sa vision qui nous est présentée ici. Une vision assez largement sexualisée. Les hommes se présentent en deux catégories : ceux qui la désirent et les autres, indifférents et donc suspectés d’homosexualité, à moins qu’il ne s’agisse de vieux tout ratatinés. Les femmes ne peuvent donc que la jalouser, en manifestant une hostilité plus ou moins manifeste, certaines complotant carrément contre elles. Une exception : la cinéaste Leni Riefensthal, dont elle croise l’itinéraire, fait un moment son admiration respectueuse. L’entourage familial est aussi le siège de sentiments violents : si elle adule ses parents et aïeuls, sa sœur Granuaile est une teigne, tout comme son parâtre et son demi-frère.

Alexander von Humboldt

  L’ombre d’Alexandre von Humboldt plane sur les régions que Lennie explore, aux confins du Venezuela et du Brésil. L’admiration que Lennie lui porte est malgré tout affaiblie par la relation amoureuse qu’elle lui suppose – elle n’est pas la seule – avec son secrétaire, le botaniste Aimé Bonpland.

  Paléoanthropologue ayant écumé la corne de l’Afrique à la recherche des premiers hominidés, Louis Leakey (1903-1972), joue lui aussi un rôle particulier : C’est lui qui a incité Jane Goodall à étudier les chimpanzés, Dian Fossey les gorilles, et Birute Galdikas-Brindamour les orangs-outans, assurant leur renommée internationale sous l’étiquette “Anges de Leakey”. Ce serait un peu à cause de lui que Lennie se serait exilée en Amérique du Sud.

  Outre Leni Riefensthal, Lennie croise également la trajectoire de Heinrich Harrer, l’alpiniste précepteur du dalaï lama (le personnage de Sept ans au Tibet). Ces deux personnages controversés jettent une touche un peu trouble et ambiguë sur Lennie.

Eduardo Yagre

  Le cinéaste et photographe anglais Robert Campbellfait une apparition auprès de Lennie C.-C. Ce monsieur, né en 1930, a relaté ses relations difficiles avec Dian Fossey. L’auteur, sans plus de recherches, a repris les stéréotypes qui se dégagent du seul film Gorilles dans la brume.

  Parmi les nombreux personnages de fiction, il y a les nombreuses aventures prêtées à Lennie : les Allemands Gerhardt Mnich et Richard Wolf, le lieutenant vénézuélien Eduardo Yagre, les indiens Twayopos Piriqui Okama, Güire et Uri-Uri, le Massaï Toulib Kwambanagolo. Sans oublier le jeune Anglais Oliver, échappé du film The messenger.

Celles-ci sont de deux types :

– dessins
Ils sont censés être pour la plupart pris sur le vif, nombre d’entre eux mettant en scène des ouakaris.

Cliquer sur les images pour avoir une vue agrandie

– photographies
Le cahier central couleur et la couverture mêlent des photos brutes et des photomontages.

Cliquer sur les images pour avoir une vue agrandie

Remerciements / Crédits photographiques

  L’auteur tient à remercier tout particulièrement Marie-Thérèse Olivier-Peillen pour avoir prêté ses traits et ses photographies personnelles et avoir ainsi incarné avec brio le personnage de Lennie.

  Concernant les photographies du cahier central et de la couverture :
— pour nombre d’entre elles, il s’agit de collages d’éléments les plus divers pour lesquels je fais valoir mon droit à la citation ; ainsi, la photographie de la couverture associe une trentaine d’éléments différents,
— parmi les collages, celui représentant monsieur Koulibaani associe plusieurs photographies de Victor Englebert, avec sa bénédiction. C’est aussi le cas du visage de la jeune Yanomami, au centre de la photo de la couverture. Qu’il en soit remercié,
— le portrait de Humboldt et sa carte du canal du Cassiquiare, tirées de wikipedia, sont dans le domaine public,
— les photographies des tepuys, en particulier les tepuys Piriqui et Aripi, sont aussi des collages d’éléments photographiques joyeusement transformés,
— le río Gualajay est une composition du río Vero ; Ashton Place est génialement interprété par le château Préville à Orthez,
— les photographies d’ancêtres font partie de ma collection personnelle de portraits devenus anonymes, avec mes remerciements à titre posthume.

  Les photos d’origine provenant pour une bonne partie du net, il est parfois difficile d’en retrouver les auteurs. Ainsi, la photo du ouakari harcelant des anacondas est un montage partant notamment d’une photo d’anaconda, libre de droit, au crédit photographique de M. Gerej, dans les conditions précisées sur le site http://www.dinosoria.com/yanomami.html. Qu’il en soit remercié.

– Lien vers la photo du ouakari le plus atroce :
(éloigner les âmes sensibles ; photo au bout de la page )
cliquer ici : ouakari-vilain

– Faut-il dire “l’ouakari” ou “le ouakari” ?
Les deux options se rencontrent. Pour notre part, sachant que si on dit
“l’oiseau”, on dit bien “le ouistiti”, nous avons opté pour la seconde solution.

– Catalogue des éléments authentiques
. “Ya pihi irakema” est effectivement la formule prononcée par les Yanomami amoureux
. Birute Galdikas-Brindamour est effectivement le nom de la spécialiste des orangs-outans
. Heinrich Harrer a effectivement conquis le sommet du mont Ausangate. Quelques années plus tôt, il rejoignit une cordée autrichienne au sommet de l’Eiger par la paroi Nord ; il n’en fallait pas plus pour que Hitler y voit une préfiguration des grandes choses que l’Allemagne et l’Autriche pourraient réussir ensemble, et la nécessité d’annexer le territoire autrichien
. Le sanguinaire Dyer a bien été tour à tour condamné, puis réhabilité par le parlement britannique après les massacres d’Amritsar
. Si le témoignage de Humboldt à propos du ouakari est de pure imagination, en revanche, celui concernant les gymnotes est authentique (page 109)
. Le poisson-chien a bien cette dentition impressionnante qui est celui de la dernière photo, certes un peu trafiquée, du cahier central (voir photo). On ne déplore pas en revanche d’attaques d’êtres humains
. Il s’est bien trouvé un maharajah, Ram Singh II, pour repeindre Jaipur en rose
. Si la photo de l’appendice caudal humain de la page 218 est largement trafiquée, en revanche, il est parfaitement réaliste. Avec un peu de patience, vous pourrez arriver à en trouver des similaires dans la bibliographie.

– Catalogue des éléments fantaisistes
. Les Twayopos sont une tribu qui n’existe que dans l’imagination de l’auteur
. Les viscaches sont bien des souris qui singent le lapin, et l’un des plus gros rongeurs de la planète, après le capibara
. Les tepuys sont vraiment très inhospitaliers, du fait des précipitations, mais aussi du fait de changements très brusques de température, d’une vingtaine de degrés. Y habiter en permanence, et cela pendant trois dizaines d’années, relèverait de l’héroïsme le plus incroyable
. Le ou les auteurs de l’assassinat de Dian Fossey n’ont pas été identifiés, même si certaines personnes sont suspectées. Voir à ce sujet la page web qui lui est consacrée dans la page de liens. Ce qui est sûr, c’est que Dian s’était fait pas mal d’ennemis dans la région
. Il n’est pas nécessaire de poser des points de suture sur un phimosis que l’on a opéré. Il y a donc beaucoup de zèle de la part de Lennie dans les soins prodigués à Lewis
. Difficile d’envisager la réalisation d’un cache-sexe avec les feuilles exiguës d’un frangipanier
. Pas de Burnington dans le Sussex. En revanche, il existe bien un lieu nommé Ashton Place, mais il est situé aux États-Unis
. Pas davantage de fêtes de Ghul Bîri à Lahore
. Le rio Gualajay et les quelques villages mentionnés au dessus du canal du Cassiquiare sont inventés. Il en est ainsi de Perro sarnoso, qui signifie “chien galeux”
. Le portrait de Gerhardt, page 70, s’inspire des traits d’un Walter Bonatti barbu. Les démêlés de Bonatti avec ses collègues au sujet de l’ascension du K2 peuvent évoquer ceux que je prête à Gerhardt et Heinrich Harrer lors de l’ascension du mont Ausangate dans la Cordillère.